Depuis 50 ans, la croissance économique est liée à la consommation de matériaux. Pourtant, à force d’extraire et de transformer toujours plus de matières premières, nous détériorons l’environnement sur lequel repose notre économie.
L’extraction et la transformation des ressources mondiales, y compris les combustibles fossiles, sont responsables de 90% de la perte de biodiversité et du stress hydrique et contribuent massivement aux émissions de gaz à effet de serre. Quatre matériaux clés sont responsables d’une grande partie de ces dommages : le plastique, le ciment, l’acier et l’aluminium. La solution ? La circularité.
Grâce à une économie véritablement circulaire, nous pouvons découpler la production de la consommation de ressources primaires et éviter les déchets et la pollution. En utilisant des matériaux alternatifs ou renouvelables, en optimisant la production, en améliorant le cycle de vie des matériaux et en transformant les matériaux usagés en nouveaux matériaux, nous pouvons opter pour une économie qui fait plus avec moins – tout en générant des bénéfices.
L’essor d’une bioéconomie circulaire, qui remplace les matériaux que nous utilisons aujourd’hui par des alternatives renouvelables et biosourcées, offre de nouvelles sources de rendement. Citons, à titre d’exemple, la nanocellulose fabriquée à partir de la pulpe de bois, jusqu’à cinq fois plus résistante que l’acier, ou les « nouveaux plastiques » produits à partir de plantes ou d’algues, qui peuvent être recyclés plus efficacement ou se biodégradent facilement en fin de vie.
Parallèlement, la réutilisation, la reconversion et le recyclage allongent la durée de vie utile des ressources extraites, comme le ciment recyclé obtenu à partir de béton en fin de vie, et les progrès réalisés dans le recyclage des batteries, permettent de récupérer 80% du lithium et la quasi-totalité du cobalt et du nickel contenus dans les batteries usagées.
Dans de nombreux cas, nous approchons de points de bascule, car les processus deviennent commercialement exploitables grâce aux avancées technologiques ou à la baisse du coût des énergies renouvelables. Dans d’autres cas, ces points de bascule sont accélérés par les mesures politiques, telles que les incitations commerciales découlant des restrictions imposées par l’Union européenne sur certains plastiques à usage unique.
Et les investisseurs peuvent être le moteur de ce changement. Les innovations en matière de technologie et d’infrastructure joueront un rôle clé. D’importantes dépenses d’investissement sont nécessaires. Des solutions systémiques se développent déjà à un rythme soutenu sur la courbe de l’innovation, alors que les investisseurs déploient des capitaux et se positionnent de manière à bénéficier des puissantes forces du marché.